Nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir modifier notre alimentation pour mieux soutenir notre planète, mais beaucoup d'entre nous ne savent pas comment soutenir nos objectifs sans compromettre notre nutrition. 
 
C'est un domaine pour lequel j'ai un intérêt particulier. En février 2019, j'ai publié un article intitulé Recommandations nutritionnelles à l'ère du changement climatique dans le bulletin de mon association professionnelle (bant.org.uk).  Comme de plus en plus de clients viennent me voir pour me demander de l'aide dans ce domaine, j'ai pensé qu'il serait préférable d'entreprendre une formation complémentaire et de vérifier si mes connaissances sont toujours d'actualité pour pouvoir soutenir au mieux mes clients. La semaine dernière, j'ai assisté au cours Sustainable Food Choices Nurturing Human Health and the Planet, organisé par @christinebailey pour @ION, auquel participait également la très compétente @realfoodcampaign.
 
En combinant les connaissances issues de mes propres recherches et du cours de la semaine dernière, voici mes principaux conseils !

• Suivez un régime réducteur. Le régime occidental encourage la consommation de protéines d'origine animale plusieurs fois par jour. Cependant, cela n'est pas nécessaire pour la santé et est clairement préjudiciable à la planète. Envisagez de consommer 3 portions de protéines animales par semaine (y compris les poissons gras, les œufs et les produits laitiers), ce qui couvrirait la plupart des besoins en micronutriments (vitamine B12, oméga 3, iode et fer). N'oubliez pas qu'une portion de protéines animales est à peu près de la taille d'un paquet de cartes à jouer.
• Lorsque vous consommez de la viande, essayez d'éviter la viande issue de l'élevage intensif. Des ruminants nourris à l'herbe provenant d'une ferme locale seraient l'idéal sur le plan environnemental.
• Remplacer les aliments d'origine animale par des aliments végétaliens transformés n'est pas la solution.  Ceux-ci sont souvent produits avec des produits chimiques, transportés de loin et emballés dans du plastique. Les aliments et boissons ultra-transformés, qu'ils soient d'origine animale ou végétale, sont à éviter à tout prix.
• Plusieurs cultures contre les monocultures. Mangez une variété de produits végétaux, et pas seulement les principaux aliments de base que sont le maïs, les pommes de terre, le riz et le soja. La variété améliorée se traduira par une plus grande diversité du microbiome, dont la recherche a montré qu'elle pouvait améliorer la santé (Singh et al., 2017) et une agriculture diversifiée est également meilleure pour l'environnement (Mariotte et al., 2018).
• Tous les aliments d'origine végétale ne sont pas meilleurs pour l'environnement. Les amandes, par exemple, qui sont devenues si omniprésentes dans notre vie quotidienne, sont extrêmement gourmandes en eau. Envisagez des noix et des graines cultivées plus localement, comme les noisettes et les noix.
• Optez pour le bio, au moins de temps en temps. L'utilisation de pesticides, d'agents de croissance et d'antibiotiques en agriculture est un concept relativement nouveau, introduit après la seconde guerre mondiale. L'agriculture biologique par rapport à l'agriculture moderne est un sujet à part entière, mais éviter un cocktail de produits chimiques à chaque bouchée et laisser évoluer la biodiversité naturelle du sol sont des arguments clés (Gonzalez et al., 2019).
• Manger moins et moins souvent - les fabricants de produits alimentaires ont tout intérêt à encourager leurs clients à manger plus (Steenhuis & Poelman, 2017) et plus souvent (Sadeghirad et al., 2016) et ils le prévoient activement dans le cadre de leur marketing. De plus en plus de recherches relatives au jeûne intermittent soulignent en fait que le retour aux bons vieux 3 repas par jour (ou même 2) est en réalité bien meilleur pour la santé (Manoogian & Panda, 2017).
• Optez pour le local - le transport des aliments est lié à une plus grande émission de gaz à effet de serre au niveau mondial. Soutenez les producteurs locaux en achetant local et économisez des kilomètres de carbone par la même occasion.
• Mangez de façon saisonnière. Forcer les fruits et légumes à pousser hors saison et rapidement, nécessite beaucoup plus de ressources que de manger de façon saisonnière.
• Évitez les emballages en plastique et si vous ne pouvez pas les éviter, recyclez-les. Éviter est toujours mieux car les pourcentages réels de recyclage du plastique restent faibles et une fois que le plastique est dans l'environnement, il se dégrade en microplastiques que l'on retrouve ensuite dans notre eau et notre sol (Royer et al., 2018 ; Forum économique mondial, 2017).
• Les boissons ultra-transformées en bouteilles et en canettes contribuent massivement à la pollution des rivières et des sols et au fléau des microplastiques que l'on retrouve désormais dans le sang des humains et des animaux. Envisagez d'investir dans un bon système de filtration d'eau et de faire de l'eau pure l'essentiel de votre hydratation.
• Nous devrions tous fournir un effort concerté pour ne pas jeter de nourriture. On estime qu'un incroyable tiers de toute la nourriture produite dans le monde finit en déchets.  Pensez à la taille des portions d'aliments que vous préparez, faites-en juste assez ou plus qu'assez pour les manger le lendemain ou les congeler.

 

Cela vous semble-t-il familier ? 

L'une des solutions proposées pour aider à soutenir la planète est d'introduire davantage de repas à base de plantes dans notre alimentation, et avec les options végétaliennes et végétariennes devenant plus facilement disponibles, beaucoup d'entre nous adoptent cette nouvelle façon de manger avec enthousiasme.  Le problème, c'est qu'un changement radical de régime alimentaire en peu de temps peut entraîner une foule de problèmes digestifs, notamment des ballonnements, des indigestions, des flatulences et des douleurs. 

Il est important de noter ici que tout problème digestif persistant doit être examiné par votre médecin généraliste, mais si vous pouvez relier les symptômes digestifs à votre nouveau régime alimentaire, la réponse peut simplement être que votre intestin et les bonnes bactéries (microbiote) qu'il abrite ne sont pas prêts à digérer ces aliments.  

Nous avons tous une variété de bactéries différentes dans notre intestin et des bactéries différentes aiment manger des choses différentes. Si vous avez toujours été un mangeur de viande et de légumes, votre microbiome sera orienté vers ces aliments. Si vous avez traditionnellement rarement mangé des légumineuses et votre consommation de fibres était faible, la population de bactéries qui aime ces aliments peut être petite et avoir du mal à faire face à l'afflux soudain. Il n'y a tout simplement pas assez de ces bactéries pour traiter le nouveau régime alimentaire. 

Le secret est d'augmenter progressivement votre consommation d'aliments à base de plantes plutôt que de vous lancer soudainement dans l'aventure. Au fur et à mesure que vous augmentez votre consommation de fibres et de légumineuses telles que les pois chiches, les lentilles, les haricots et les pois, la population de bactéries qui aiment ces aliments va augmenter et vous pourrez donc en tolérer davantage.  Malheureusement, l'un des principaux signes de l'expansion de cette population est la flatulence, mais si vous y allez progressivement, elle devrait être temporaire et s'estomper à mesure que votre intestin s'habitue à son nouveau régime.